De la même manière que les visiteurs parcourent la forêt, l’eau de cette source elle même suit un parcours mais invisible à nos yeux.
Comment la rendre plus concrète, sous quelle forme ? Le choix sera de faire l’analyse chimique de cette eau, une analyse géochimique, son faciès, analyse et résultat chiffré de ce qui la constitue en minéraux, lui donner une certaine identité.
Pour mettre en scène la suite des opérations, des plateaux scènes seront composés selon la représentation de la molécule H2O ( clin d’oeil iconographique pseudo scientifique). Ces plateaux seront travaillés en leur surface graphiquement à l’aide de peinture aérosol, ondes de couleurs fleuretant aussi avec l’univers de la forêt et de son exploitation forestière. Présence de l’homme, couleurs similaires aux marquages des arbres, des coupes… L’homme sait souvent se montrer visible.
Ces trois scènes seront le lieu d’une expérience particulière proposée. Expérience, cérémonie, rituel… Nous connaissons bien la cérémonie du thé au japon par exemple. L’idée qui suit en sera une émanation. Un sachet de thé sera bel et bien offert aux spectateurs pour le tremper dans un broc type bécher rempli d’eau de la source. Mais ce sachet orné du point GPS de la source ainsi que la date et titre de l’opération, ne sera pas rempli de thé mais de plâtre (plâtre couramment utilisé dans les ateliers de sculpture classique). Celui ci pourra ainsi se cristalliser sous l’action de cette eau pouvant en retentir la mémoire , comme de l’analyse, du temps et de l’espace de cet instantané.
Les spectateurs au terme de cet acte minimal pourront repartir avec ce sachet, « sachet modèle » « sachet modelé », devenu sculpture….mémorielle, originelle, d’un moment partagé entre nature et humanité.